lundi 13 juillet 2015

Traité sur la Tolérance - Voltaire

Boujour ! Alouurs, je viens de finir le Traité sur la Tolérance, de Voltaire, donc voici ma chronique. 


Convaincu de l'innocence de Calas exécuté en 1762, Voltaire met sa plume au service de la justice pour demander sa réhabilitation. Le négociant huguenot était accusé du meurtre de son fils qui voulait se convertir au catholicisme.
Avec une ironie mordante et un style inimitable, l'écrivain plaide pour le respect des croyances et l'esprit de tolérance.
Une réflexion très actuelle sur le système judiciaire, la responsabilité des juges et les effets pervers des lois.



Editions Gallimard, collection Folio Sagesses
144 pages 
2 €





Alours ! Tout d'abord, je trouve que la dernière phrase du résumé est absolument fausse. Voltaire, dans son Traité à la Tolérance, ne parle pratiquement pas du système judiciaire ou des effets pervers de la loi. Il ne parle pas réellement pas de la loi, mais des hommes. Il parle de tous les hommes, quelle que soit leur religion, il parle de l'Humanité avec un grand H. 

Il est vrai que Voltaire a un style d'écriture qui rend la lecture facile et agréable. De plus, les chapitres sont courts, ce qui permet de s'arrêter dans le livre fréquemment, parce qu'il faut bien avouer que ce n'est pas un de ces livres passionnants qu'on lit d'une seule traite. Et pour cause, Voltaire ici ne raconte pas une histoire, mais écrit une plaidoirie qui vise à nous convaincre — nous, mais surtout les juges en charge de l'affaire Calas — que l'intolérance et la persécution ne servent à rien.

Il prend tous les arguments pour l'intolérance et les démonte un à un, jusqu'à qu'il n'y ait plus rien pour se permettre de dire "persécutons les différents". Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est l'intemporalité du discours. Certes, Voltaire s'adresse ici à des catholiques, mais certains de ses passages sont applicables à tous. Je me dis que ça devrait être une des lectures obligatoires à l'école, ne serait-ce que pour apprendre aux jeunes, ces futurs adultes, ces futurs dirigeants du pays, ces futures figures influentes, qu'il ne faut pas juger les autres en fonction de ce qu'ils pensent. Que penser différemment peut avoir du bon, et que quand bien même ça nous poserait problème, ça n'est toujours pas une raison pour les persécuter. On entend beaucoup parler du harcèlement, que ça soit scolaire, sexiste, sur internet, religieux... Je pense que faire lire ce livre aux français pourrait avoir un effet positif sur ces harcèlements.

En plus d'être intemporel, ce livre est donc incroyablement contemporain (pour un livre, rappelons-le, écrit en 1763). Il s'applique tant à nos problèmes de société tels que l'intolérance envers les personnes homosexuelles, par exemple, ou même envers les personnes handicapées, qu'aux problèmes qui touchent actuellement le Moyen-Orient. Si l'on pouvait faire lire ce livre aux islamistes, à tous les fanatiques et extrémistes religieux, et s'ils pouvaient comprendre que Voltaire dit vrai et que l'intolérance ne mène à rien, tout irait beaucoup mieux...

Concernant l'écriture en elle-même, il est vrai qu'il y a des parties que je n'ai pas entièrement comprises, parce que le langage était parfois un peu soutenu par rapport à ce dont j'ai l'habitude, ou parce qu'il était question de références que je ne connaissais pas. Cependant, le livre se lit très bien et reste dans la globalité (et dans la majeure partie) très compréhensible et accessible à tous.

Au final, ce livre devrait être entre toutes les mains, et je pense que c'est une sorte de thérapie au plus grand mal qui ronge — à mon avis — notre monde contemporain : l'intolérance.


« Ainsi donc, quand la nature fait entendre d'un côté sa voix douce et bienfaisante, le fanatisme, cet ennemi de la nature, pousse des hurlements ; et lorsque la paix se présente aux hommes, l'intolérance forge ses armes. Ô vous, arbitre des nations, qui avez donné la paix à l'Europe, décidez entre l'esprit pacifique et l'esprit meurtrier ! »

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