vendredi 10 juin 2016

Une dernière chance - Seita Parkkola


Hello ! Me revoila avec une chronique d'un livre jeunesse, Une dernière chance, de Seita Parkkola.



« Élève difficile, Viima est envoyé à l'Ecole de la Dernière Chance, véritable centre de redressement où il doit renoncer à tout. Mais que signifie le marquage des élèves ? Et cette rumeur sur une galerie des masques ? La lutte captivant d'un garçon ordinaire contre un pouvoir magique et tyrannique. »




351 pages
Editions Actes Sud Junior 






J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque Mejanes de  Aix-en-Provence, parce que je venais de m'inscrire et que devant ce paradis rempli de livres (si grande comparée à celle de ma petite ville), j'étais OBLIGÉE d'emprunter des livres. Obligée je vous dis. Donc, j'ai déambulé parmi les rayons, mais pas trop non plus parce que je ne devais pas louper mon bus et, fidèle à moi-même, j'ai décidé d'aller regarder dans les rayons jeunesse/fantastique (faut dire que j'avais repéré ce rayon au début de l'année et qu'il m'avait beaucoup plu). La couverture du livre m'a attirée (c'est toujours ce que je regarde en premier, shame on me) puis le résumé m'a intrigué. Du coup je l'ai emprunté, en même temps que trois autres bouquin.
Je n'ai pas tout de suite commencé celui-là, j'avais une affection particulière pour les autres empruntés. Quand je l'ai commencé, j'ai eu du mal à m'y mettre. Et puis hier, j'ai voulu faire une pause dans ma lecture du Seigneur des Anneaux (parce que bon, l'intégrale, ça fait long quand même !) et je me suis donc replongée dans Un dernière chance. Et là je ne l'ai plus lâché, jusqu'à le finir dans la journée.

Donc, c'est déjà un livre qui se lit très vite. Une fois pris dans l'histoire, on n'a qu'une envie : en savoir plus. L'auteur joue très bien avec le suspens et nous tient en haleine tout le long. Ce n'est pas un polar et pourtant, on a un peu le même sentiment de mystère, le même sentiment de vouloir absolument dénouer les nœuds pour savoir ce qui se trame. 

On a donc Viima, 13 ans, qui est un enfant "perturbateur", un "élève difficile". Déjà entre nous, j'ai eu du mal à croire que cet enfant soit décrit comme tel. Tant parce qu'il est le narrateur et qu'il a des réflexions qui nous semblent tout sauf celles d'un enfant perturbateur que par ses actions qui ont plus l'air celles d'un enfant rêveur et en quête de lui-même. En effet, Viima tague sur les murs, y dépose sa signature et y fait des beaux dessins - on a l'impression qu'il fait de l'art. Viima adore également faire du skate, parce que cela lui donne l'impression de voler. Jusque là, rien qui me semble suffisant pour justifier la sévérité envers Viima. Mais voila, Viima a tenté de fuguer. Du moins c'est ce qu'en pensent les adultes. Parce que de la manière dont nous l'explique Viima, il est juste monté dans le train, parce qu'il passait à côté, avec l'intention d'en ressortir lorsqu'il s'apprêterait à repartir. Puis, grisé par ce sentiment d'évasion, de liberté, il n'est pas descendu. Et il a refait cela quelques fois, conduisant ses parents à l'inscrire dans une école "spécialisée". C'est pour cela que je pense que Viima est plus rêveur que perturbateur. 

Concernant l'Ecole de la Dernière Chance, c'est censé être l'école où tu décides de "choisir l'avenir". Bon c'est une école stricte, parce que c'est quand même censé être l'école où l'on "relève" les élèves délinquants, ceux qui sont presque perdus. Le truc que je me suis demandée pendant tout le livre c'est « comment je réagirais, moi, dans cette situation ? » Pas dans la situation de Viima, mais dans celle des adultes, des parents. Parce que le narrateur est Viima, on se sent révolté contre ce qui lui arrive et contre la sévérité des adultes l'entourant. Pourtant, je me suis beaucoup demandée si ces mesures étaient si radicales, si strictes, dans un contexte où les enfants sont censés être en centre de redressement. En effet, on lui enlève son skate et grosso-modo ils ne doivent pas faire de pas de travers sous peine de punissions. Et ça me semble plutôt logique pour ce genre d'établissement.

Ce qui m'a particulièrement intriguée également, c'est le fait que tous les autres enfants de l'école semblaient être super sages (bon sauf lorsqu'il s'agissait de faire des crasses à Viima) alors que bon, on est quand même dans l'école où il ne doit y avoir que des délinquants en puissance. Pourtant, seul Viima semble poser problème. Et en fait, cela vient du mystère de l'école.

Ce mystère, on le découvre avec India, une fille qui sauve plusieurs fois la mise à Viima et qui, accompagnée de trois autres enfants, vont aider Viima à découvrir le secret de l'école et à y mettre fin.
C'est là un des points qui m'a déçu : j'ai terminé ma lecture frustrée, parce qu'il n'y avait pas assez d'explications à mon goût. Toute une partie du bouquin, on nous parle de ces fameux masques et on tente de savoir à quoi ils servent. On finit par savoir à peu près à quoi ils servent, mais on n'a strictement aucune explication sur la manière dont cela fonctionne et ça m'a donné un gros sentiment d'incomplet, quand on pense que c'est un peu la clef de l'intrigue. De même pour cette fameuse marque, qui m'avait attirée sur la 4ème de couverture, qui n'est au final qu'une manière de stigmatiser les élèves les plus turbulents et non pas quelque chose d'un peu magique ou sectaire comme je me l'imaginais. Il faut dire qu'il y a un extrait en gros sur la 4ème de couv : 

« Dans le gymnase, tous les projecteurs étaient braqués sur le terrain synthétique, entouré de caméras. C'était le lieux où ma sentence serait proclamée et exécutée.
— Nous te condamnons à la honte, a décrété la voix. Désormais tu porteras une marque. Elle te rappelera, ainsi qu'à tes camarades, que la perte définitive d'un élève marqué ne tient qu'à un fil... »

Bon, cette entrée en matière me faisait espérer quelque chose d'un peu plus sombre que ce à quoi on a droit dans le livre et au moins à plus d'explication concernant ce grand mystère de la "galerie des glaces". D'autant plus qu'il y a des très bons éléments dans le livre qui nous font espérer un dénouement à la Hercules Poirot où nous comprendrons tout. Mais non. D'où ma déception.

Le seul mystère dont l'explication m'a semblé suffisante est celle de la disparition des parents de Viima. On a le droit à un happy end en quelques sortes à la fin.
A propos des parents de Viima, ceux-ci sont séparés et Viima est donc ballotté d'une maison à une autre. Le père de Viima est remarié avec Verve Avanto, la CPE de... oui, vous avez compris, de l'Ecole de la Dernière Chance (devinez qui a permis l'entrée de Viima à l'école... ?). Avanto est en quelque sorte la grande méchante de l'histoire, même si à mon avis ce point n'est pas assez développé non plus. 
Et donc, je pense que la morale de cette histoire (vous savez maintenant que j'aime bien réfléchir à propos de mes lectures et voir ce qu'on peut en tirer pour la vie de tous les jours) est surtout que lorsque les parents ne s'entendent pas et font n'importe quoi entre eux, ne sont pas assez à l'écoute de leurs enfants, cela peut mener à l'instabilité de ces derniers. Parce que comme je le disais au début, Viima n'est pas à mon sens un élément perturbateur, mais un garçon rêveur qui aspire à la liberté, il veut "voler" avec son skate, il est en quête de quelque chose de "plus" je pense. Et je pense que cela est le résultat de la mésentente de ses parents (cette envie de liberté viendrait selon moi du fait qu'il se sente étouffé par l'ambiance qui règne chez lui).

Voila, ce livre a été primé "Pépite du roman ado européen 2011" car c'est vrai qu'il est très bien écrit et nous garde en haleine tout du long, mais il aurait fallu selon moi une centaine de pages supplémentaires pour avoir cette impression d'achevé et éviter cette frustration due à des mystère encore trop présents et trop épais.


vendredi 13 mai 2016

Les cœurs autonomes - David Foenkinos

Hello ! Après cette longue période d'absence, après mes partiels et donc en ce début de vacances (sisi, soyez pas jaloux muahaha), je reviens avec la chronique de Les cœurs autonomes, de David Foenkinos.

« Le plan, c'était d'attacher les flics avec leurs propres menottes.

Mais ces deux-là n'ont pas de menottes.
Les menottes, c'est le cœur du drame.
Plus tard, elle dira que si les flics avaient eu des menottes, rien de tout ce qui va suivre ne serait arrivé.»




224 pages - Editions Grasset
15, 25 € - Commander


David Foenkinos est un auteur que j'ai découvert il y a deux ou trois ans avec La délicatesse, un livre qui m'a vraiment marquée et que j'avais adoré. J'ai donc décidé qu'il fallait que je lise davantage de livre de lui, histoire de renouveler le plaisir. 

Les cœurs autonomes est un roman qui se lit très vite, puisqu'il ne comporte que 170 pages. C'est un livre qui semble hors du temps de par la manière dont le récit est raconté, mais pourtant terriblement ancré dans une époque, celle de la jeunesse post mai 68, qui raisonne étrangement aux événements actuels (Nuit Debout, notamment). 

Ce roman est une libre adaptation d'une histoire de "deux jeunes amants meurtriers", comme l'indique la 4ème de couverture du livre. N'étant pas née (ou pas assez grande) à l'époque des faits, je ne connais pas les faits desquels sont tirés l'histoire, et j'avoue ne pas avoir eu la curiosité d'aller chercher plus avant.

Quand on lit ce livre, il est difficile de rentrer vraiment dans l'histoire, ou du moins de se sentir véritablement concerné, de se sentir comme l'un des personnages. En effet, premièrement, AUCUN nom n'est cité dans ce roman. On ne connait pas le nom du narrateur (qui parle à la première personne), ni celui des deux personnages principaux, et encore moins ceux des personnages secondaires. Même les gouvernants pourtant souvent mentionnés ne sont pas nommés, bien que l'on puisse, avec quelques connaissances, lire leur nom entre les lignes (notamment lors de la mention d'un ministre surnommé Ballamou). Cette absence de prénoms rend difficile le sentiment d'identification aux personnages, et pourtant ce n'est pas non plus véritablement dérangeant, car on peut tout de même rentrer dans l'histoire (contrairement à Côté Face de Anne Denier dans lequel l'absence d'identification des personnages a vraiment rendu ma lecture dérangeante). Disons que l'on se positionne davantage comme un observateur extérieur à qui l'on raconterait une histoire, un fait divers. 

Ce roman se compose de tranches de vies des personnages, et c'est quelque chose que j'aime beaucoup. D'autant plus que la plume de Foenkinos rend ces moments "volés" aux personnages très agréables, poétiques. C'est d'ailleurs ce que j'aime beaucoup chez cet auteur, et ce qui m'avait énormément marqué dans La délicatesse, cette poésie dans la description des choses. Néanmoins j'ai été un peu déçue car j'ai retrouvé moins de poésie que dans La délicatesse, un récit plus froid, moins prenant. 

Pour en venir à l'histoire, c'est l'histoire d'un jeune couple qui se marginalise de la société par sa volonté de remettre en question le capitalisme et ses conséquences. Le garçon est depuis longtemps engagé dans des manifestations contre le pouvoir et lorsqu'ils commencent à sortir ensemble, elle le suit, pour lui faire plaisir, pour se valoriser à ses yeux, pour se sentir admirée, aimée. La jeune fille a un véritable besoin de ne pas décevoir son compagnon, c'est l'idée générale de leur histoire, le fil conducteur. Ce couple ira si loin dans ses manifestations qu'il en viendra à commettre un crime.

Cette lecture a résonné d'une manière particulière parce que je viens de rendre mon rapport de recherches sur les violences conjugales. La jeune fille ici ne se fait certes par frapper par son compagnon, mais il y a clairement une emprise qu'exerce celui-ci. Il y a à mon sens une sorte de violence psychologique, de maltraitance car il lui fait des reproches, elle se sent sans cesse rabaissée, par assez bonne pour lui, mise à l'écart. Pour lui plaire, toujours ne pas le décevoir, elle fera tout, elle s'oubliera, elle vivra comme un automate, s'oubliant pour mieux être là pour lui. Elle deviendra passive, et pourtant cherchera à reprendre le contrôle, non pas de sa propre vie mais de son amour pour lui. Pour être certaine qu'il ne la lâchera pas, qu'il ne sera pas déçu, elle deviendra forte, prendra un rôle actif dans le délit qu'ils prévoient et qui dégénérera en crime, sans même réellement comprendre ce qu'elle fait et la conséquence de ses actes. C'est une histoire malsaine qui se noue entre eux. « Son amour est un meurtre, son amour est si peu amoureux, capable d'entraîner une femme dans son déséquilibre, dans la mort bientôt. », décrit Foenkinos. Je pense que cette phrase est celle qui résume le mieux l'histoire. Lui est déséquilibré, on le sent à la recherche d'un but à sa vie, d'une raison de vivre, et ce but il ne le trouve que dans la contestation de la société. Il doute de lui-même, n'est pas assuré, et rejette ce doute sur elle. Il prend le rôle macho de l'homme fort, pour oublier qu'il ne se sent pas du tout fort et exerce une emprise sur elle, peut-être inconsciemment, peut-être pour être certain qu'elle ne le quittera jamais et qu'il ne sera donc jamais confronté à son impuissance.

En résumé, c'est un roman agréable et rapide à lire, qui ne laisse pas un souvenir fort et impérissable (contrairement à La délicatesse) mais qui permet néanmoins de s'immiscer dans la vie préalable de ceux qui seront des criminels, pour mieux comprendre les préludes de certains actes. 




lundi 29 février 2016

C'est Lundi, que lisez-vous ? #11




Bonjouuur ! Après une longue pause dans cette série, revoila un "CLQLV?" !

Comme d'habitude, voila les "règles" :

Le C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous initié en France par Mallou puis repris par Galleane. Elle l'a aussi modifié en version photo, mais vu que je lis principalement des ebooks ces temps-ci, j'aurais du mal à les prendre en photo :p

Breffons, le principe (pour ceux qui ne connaîtraient pas) est simple : il suffit de répondre à trois questions : 
1. Qu'ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ?



Alours, le WE dernier j'ai donc lu La Déclaration et La Résistance de Gemma Malley et Persuasion de Jane Austen dans le cadre du WE à 1000 et cette semaine j'ai (re)lu Colocs (et plus) de Emily Blaine.


Ce livre avait été un coup de cœur lorsque je l'avais lu la première fois, alors ça a été un plaisir de le relire !



Parmi mes lectures en cours, je traîne toujours et encore Le Rouge et le Noir de Stendhal et Le Traité des Délits et des Peines de Beccaria. J'ai aussi en cours Paper Towns de John Green en VO. Mais ce sont toutes des lectures plus ou moins en pause.




Je pense commencer à lire Ceux qui tombent de Michael Connelly. Je me mets doucement à lire des policier et mon papa l'a dans sa bibliothèque et il m'a fait de l'oeil tout le week-end, donc je pense qu'il va vite se retrouver entre mes mains ! ;)


Et vous, que lisez-vous ? :)

lundi 22 février 2016

Week-end à 1000 : Le bilan !


Alors ! Quel est le bilan de Week-end à 1000 ?! 

Eh bien, ce fut un succès, ma foi ! 

Je suis arrivée à un total de 1068 pages avec La Déclaration et La Résistance de Gemma Malley pour finir avec Persuasion de Jane Austen.

J'ai eu un peu de mal au début parce que je regardais souvent le nombre de pages, donc j'ai eu du mal à me mettre dans l'ambiance lecture. Il a fallu attendre la deuxième moitié de La Résistance et Persuasion pour que je prenne enfin plaisir à lire vraiment, mon plaisir habituel. J'ai d'ailleurs été contente de finir avec Persuasion qui a été une très agréable découverte. 

Niveau challenges j'ai validé ceux-ci : 
♥ Lire 3 livres
♥ Lire un classique
♥ Lire un livre dont le narrateur est externe
♥ Lire un livre qui se passe dans le futur
♥ Lire un livre qui se situe dans le passé
♥ Lire un livre paru avant le XXI° siècle
♥ Lire un livre dont le narrateur est externe
♥ Lire un livre en une journée

Avec 8 challenges relevés, je pense que ce premier week-end à 1000 est une réussite ! Et vous, votre bilan ? :)

samedi 20 février 2016

La Déclaration - Gemma Malley

Donc, pour ce challenge du Week-end à 1000, j'ai (re)lu La Déclaration, de Gemma Malley et j'ai enchaîné sur le tome 2, La Résistance.


Angleterre, 2140.
Les adultes peuvent choisir de ne plus mourir s'ils renoncent à faire des enfants. Anna vit depuis presque toujours au Foyer de Grange Hall, un pensionnat pour les Surplus, des enfants qui n'auraient pas dû naît des enfants dont les parents ont défié la loi en les mettant au monde. Anna n'a plus de parents désormais. Confinée dans l'enceinte du pensionnat, elle travaille très dur, pour effacer leur faute.
Anna a tout oublié de son passé. Jusqu'au jour où arrive un jeune garçon qui semble la connaître. Mais qui est ce Peter ? Pourquoi ne la laisse-t-il pas tranquille ? Et pourquoi elle, Anna, se sent-elle soudain si troublée ?


366 pages
Editions Naïve


Déjà, il faut savoir que j'ai lu ce livre pour la première fois au collège, et que c'est la première dystopie que j'aie lue. Avant même de savoir que j'allais adorer ce genre de bouquins. D'ailleurs, j'avais même pas vraiment aimé ce livre. Il m'avait intrigué, il m'avait dérangé. Parce que c'était la première fois que j'étais confrontée à une histoire - comme on en voit tellement aujourd'hui - qui se passe dans un monde "post-apocalyptique", bien que l'apocalypse n'ait pas vraiment eu lieu dans La Déclaration. Et c'était la première fois que j'étais confrontée à un monde où il se passait des choses si horribles : l'enfermement d'enfants sous prétexte qu'on a trouvé une pilule miracle contre la vieillesse, la maltraitance, les fuites, les courses-poursuites... Tout ça je connaissais pas. Mais surtout, ce que je connaissais pas, c'était les romans engagés. Et je me suis pris une belle claque dans la figure, parce que si j'avais pas trop aimé, c'est parce que ça m'avait vachement fait réfléchir.

Je me souviens que je m'étais demandée si ce roman était engagé contre la recherche de la jeunesse éternelle, ou contre la surpopulation, mais j'imagine qu'en fait c'est les deux. La recherche de la jeunesse éternelle provoque forcément de la surpopulation. Et pour éviter ça, on n'empêche pas les naissances, on n'empêche la jeunesse éternelle. Fin', c'est comme ça que ça devrait se passer.

Mais dans La Déclaration, ce n'est pas le cas. Dans le roman de Gemma Malley, depuis que les scientifiques ont découvert la Longévité, un cachet miracle permettant la régénération des cellules et donc la vie éternelle, on s'est vite retrouvé confronté au problème de la surpopulation et, surtout, de l'impact de la vie humaine sur la planète terre. Du coup, en plus de mettre en place toutes sortes de techniques pour économiser de l'énergie et des ressources, les Autorités ont mis en place La Déclaration, c'est-à-dire un document que tous les jeunes, arrivés à 16 ans, doivent signer. Cette Déclaration dispose que si on la signe, on a accès à la Longévité, mais qu'on ne doit alors pas faire d'enfant. Les jeunes qui décident de ne pas la signer sont appelés les Affranchis et peuvent avoir un enfant, selon le principe d'une vie pour une vie. Puis l'Affranchi mourra un jour (ne bénéficiant pas de la Longévité), il peut laisser sa place à un enfant, qui ne sera donc pas un poids pour la planète. 
Il arrive pourtant que des signataires de la Déclaration décide tout de même d'avoir des enfants, qu'on appelle les Surplus. Ces enfants-là sont traqués pour les envoyer dans des foyers de Surplus, où on leur après Où-Est-Leur-Place et à devenir Utile pour la société, pour racheter la faute de leurs parents qui, eux, sont envoyés en prison. 

Anna est donc une Surplus, la meilleure, d'ailleurs. Elle est convaincus que ses parents sont d'atroces criminels qui n'auraient jamais dû la mettre au monde, et elle est déterminée à travailler dur pour racheter leur faute et se rendre Utile. Anna sait Où-Est-Sa-Place, et ça lui va très bien. Mais un jour, un garçon nommé Peter arrive, et il lui parle de ses parents, qu'il dit connaître. Il lui dit qu'ils ne l'ont pas abandonnés, qu'ils voulaient la garder et qu'ils ne voulaient signer la Déclaration. Mais Anna ne veut rien entendre. Pourtant, petit-à-petit, l'idée fait son chemin dans sa petite tête, et la possibilité de s'échapper de Grange Hall, l'affreux foyer de Surplus, se fait de plus en plus tentante...

J'ai apprécié cette deuxième lecture, déjà parce que j'adore les dystopies, et parce que je trouve l'histoire vraiment originale. J'aime beaucoup le personnage d'Anna, qui n'est pas si facile à convaincre. Peter met du temps et de l'énergie avant de réussi à la faire changer d'avis. Et c'est ça qui rend l'histoire plus réelle : Anna a tellement bien été endoctrinée que l'idée même que le système puisse avoir tort ne lui effleure pas l'esprit. C'est pas juste "Ow, quelqu'un qui pense différemment. Chouette ! Je vais rejoindre la rebellion !" Du reste, l'écriture est fluide, on se prend bien à la lecture. 



Angleterre, 2150.
La mort n'existe plus. Les hommes vivent à l'ère de la Longévité : pas de morts... mais, pour éviter le surpeuplement, pas de naissances non plus. Peter et Anna ont un point commun : ils n'auraient jamais dû naître. Parce qu'une vie éternelle leur semble contre nature, parce que le système de la Longévité a gâché leur enfance, parce qu'il menace leurs rêves, ils ont décidé d'entrer en lutte. Pour sa suppression.

Au sein du Réseau souterrain, la résistance s'organise : Peter a pour mission d'infiltrer le plus grand des laboratoires, le centre névralgique du système, Pincent Pharma... dirigé par son grand-père, Richard Pincent. Un homme puissant et influent, bien décidé à faire plier les rebelles ; une présence troublante pour Peter : quand les liens du sang s'en mêlent, tout se complique...



414 pages - Editions Naïve -  Commander


J'ai eu davantage de mal à me plonger dans celui-ci. J'ai trouvé que le début avait pas mal de longueur, fin' en tout cas j'ai pas accroché tout de suite, il a fallu que j'attende la deuxième moitié du livre pour commencer à vraiment être happée par le récit. 

Ici, Anna et Peter sont devenus des Légaux, ce ne sont donc plus des Surplus, et ils peuvent vivre au grand jour. Sauf qu'ils font (du moins Peter) partis du Réseau souterrain, la résistance au système de Longévité. C'est d'ailleurs Peter qu'on suit principalement tout le long de ce livre, bien qu'on voit un peu Anna et un autre personnage, Jude, qui apparaît dans ce tome. Et Peter est donc, en gros, engagé par le Réseau pour aller travailler dans l'entreprise de son grand-père, le fabriquant de la Longévité, afin d'espionner et de rapporter des infos (bon c'est le propre de l'espionnage, je sais). 

Je vais pas vous raconter toute l'histoire, mais j'ai pris des notes pendant ma lecture, et il en est ressorti ça : 
- J'ai été révoltée que Peter se fasse endoctriner par son grand-père et veuille faire signer la Déclaration à Anna (ils avaient tous les deux décidé de ne jamais le faire).
- J'ai été révoltée également quand les Rabatteurs (la police des Surplus, en gros) s'en sont pris à Anna et à Ben (son petit frère qui est bébé) en leur tendant un piège : comment ce personnage (je ne dirai pas qui) pouvait-il vraiment être un traite ?!
- J'ai été aussi révoltée par les traitements horribles que subissaient les filles Surplus dans cet espace classé top secret, dans l'entreprise du grand-père.
- J'ai eu le sentiment que malgré ce que disait Peter, malgré ses réflexions, Paul (le chef du Réseau) avait vraiment raison et qu'il fallait l'écouter (je vous dis pas si c'était le cas ou pas, du coup).
- En gros, j'ai ressenti pas mal de frustration à partir de la moitié du deuxième tome, mais l'histoire s'est accélérée et donc la lecture s'est faite plus facile et plus agréable. 

Grosso-modo, c'était une bonne lecture aussi. Je fais maintenant une pause dans la saga pour lire Persuasion et puis je reviendrai ensuite lire le tome 3. 

Week-end à 1000 : bilan de mi-parcours


Tadaaa ! Samedi soir, après une petite pause, voilà le bilan de la journée. 

J'ai lu La Déclaration (tome 1) de Gemma Malley (366 pages) et La Résistance (tome 2) toujours de Gemma Malley (414 pages), avec donc un total de 780 pages de lues sur 1000. Pfiou ! 
Ça a été compliqué de me plonger dans le tome 2, parce que je lisais davantage pour le challenge que pour le plaisir de lire, et je regardais tout le temps le nombre de pages par rapport à l'heure qui passait, et puis j'ai eu du mal à m'y mettre parce que j'ai trouvé que le livre fait preuve de longueur au début, je trouve. 
Breeef, demain, je lis Persuasion (que je vais surement commencer un peu ce soir) de Jane Austen et je devrais être arrivée à 1000. J'ai envie de faire une pause dans la saga de la Déclaration. Pis si j'ai un peu de temps après Persuasion (tout dépend de si j'arrive à m'y plonger ou pas, c'est un peu quitte ou double entre mademoiselle Austen et moi), j'essaierai d'avancer Paper Town (pour le plaisir de valider des challenges en plus).

En parlant de challenges, j'ai donc pour l'instant validé :
- Lire un livre dans une journée (j'en ai même lu 2 du coup)
- Lire un livre avec un narrateur externe
- Lire un livre tome 2
- Lite un livre qui se passe dans le futur

Bon, déjà, les 3 mini-challenges sont validés pour ma part, mais j'ai envie d'en relever le plus possible héhé.

Allez, je retourne à mes lectures !
Et vous, où en êtes-vous ?

jeudi 18 février 2016

Challenge ! Le Week-end à 1000 !

Texture par So-Ghislaine

 

Coucou mes petiots ! 

Me revoila avec, enfin, un peu de lectures ! Enfin pas encore, mais bientôt. Eh voui, pour la première fois, je vais participer au Week-end à 1000, organisé par Lili bouquine. Mais c'ékoilewee-endà1000 vous allez me dire  ? C'est tout simple (enfin, dans l'idée, c'est simple), c'est un challenge qui se déroule sur un week-end et où il faut lire au moins 1000 pages.

Ça va être un vrai challenge pour moi parce que ça faisait longtemps que je n'avais plu eu de vraies grosses sessions de lectures (études obligent) et donc j'espère pouvoir garder le rythme. J'espère surtout que les livres que j'ai choisis me passionneront assez pour que j'aille au bout ! 

Et comme c'est le spécial 3 ans de Lili bouquine, elle nous a concocté en plus des petits challenges à effectuer pendant le week-end, donc voila ma PAL du WE avec les challenges que je relève :


♥ La Déclaration (Gemma Malley) ~ 366 pages
♥ La Résistance (Gemma Malley, tome 2) ~ 414 pages
♥ La Révélation (Gemma Malley, tome 3) ~ 340 pages
♥ Persuasion (Jane Austen) ~ 288 pages
♥Si j'ai le temps, je lirai Paper Towns en VO (John Green).










Donc, les challenges :

♫ Lire 3 livres
♫ Lire en VO (si j'arrive à lire Paper Towns)
♫ Lire un classique (Persuasion)
♫ Lire un livre adapté au cinéma (Paper Towns)
♫ Lire un livre dont le narrateur est un garçon (Paper Towns)
♫ Lire un livre dont le narrateur est externe (Persuasion, La Déclaration, La Résistance) 
♫ Lire un livre en une journée (je pense commencer par La Déclaration, et vu le nombre de livres que j'ai à lire, il vaut mieux que je le lise dans la journée ! Mais bon, il est pas très long, ça devrait aller). 
♫ Lire un livre qui se situe dans le passé (Persuasion)
♫ Lire un livre qui se situe dans le futur (la trilogie de Gemma Malley) 
♫ Lire un livre que vous aviez laissé en pause (Paper Towns)
♫ Lire un livre tome 2 (La Résistance) 
♫ Lire un livre paru avant le XXIème siècle (Persuasion).





















Ouf ! Voila voila ! Et vous, quels sont vos challenges et votre PAL pour ce WE à 1000 ? :)
Et rejoignez-nous sur le groupe : https://www.facebook.com/groups/548425825168377/ !

dimanche 31 janvier 2016

Biblio-trouvailles #2

Hey !
Me revoila avec un deuxième biblio-trouvaille !

Pris sur la page Pocket Jeunesse


Trouvé sur Facebook, mais alors où....

Voila, et vous, vous êtes déjà tombé sur des images sympa du genre ? :)

mercredi 6 janvier 2016

Boys Out ! - Rawia Arroum

Hello ! Après quelques trois mois d'absence (la joie de la fac !), me revoila avec une chronique de Boys Out ! de Rawia Arroum.



« Depuis l’Éradication, le monde est gouverné par les femmes et pour les femmes uniquement. Les hommes n’ont plus le droit de cité. Tous sont bannis, ou bien traqués et placés en détention pour assurer leur seule fonction : la reproduction. Ensuite, systématiquement, ils sont éliminés. Comme toutes les jeunes filles de son âge, Lyra s’entraîne dur pour être capable d’affronter et de maîtriser les mâles qui rôdent encore. Jusqu’au jour où elle doit rencontrer un homme pour procréer à son tour… »


320 pages 
Editions Hachette / Collection BlackMoon
16 € - Commander






Ce roman est dans ma PAL depuis un sacré bout de temps. Vous savez, ce genre de livre dont on se dit "Oh my gaaaad, je veux absolument le lire !!" quand on en voit la couverture/résumé/date de sortie ? Bon, bah ça a été mon cas. Une sorte de "pré-coup de coeur" si on veut. Donc, je me languissais - au départ - de le lire. Ensuite, une chose en entraînant une autre, j'ai lu d'autres livres, et j'en ai "oublié" de lire celui-ci. En cette dernière semaine de vacances, ayant terminé mon livre en cours (Le Rouge et le Noir me nargue toujours, j'ai vraiment du mal à m'y remettre...), j'ai regardé ma PAL et... et voila, j'ai décidé de lire Boys Out ! 

Premièrement, j'ai été agréablement surprise de voir que l'histoire se déroulait en France. Vu le titre, je m'attendais à une histoires américaine (d'ailleurs, pourquoi avoir choisi un titre en anglais ?) mais non, c'est bien une française qui nous a concocté cette histoire. Et je suis toujours contente de lire de bons romans français, de "promulguer la culture française", si l'on veut. Voui, je suis persuadée qu'il n'y a pas que David Guetta qui soit capable de plaire au reste du monde. 
Ensuite, ce qui m'a également plu est le fait que c'est une dystopie (je suis fan de dystopie, vraiment) qui se passe dans le futur, mais pas dans un futur de 200, 1000 ans... Non, c'est un futur proche, puisque l'arrière grand-mère d'un des personnages est capable de décrire "L'éradication", la grande guerre qui a permis à la société du roman de se mettre place.

Dans cette société donc, les femmes ont pris le pouvoir, lasses d'avoir moins de droits que les hommes, d'être maltraitées par eux, d'avoir peur de se faire agressées par eux... Et les hommes sont donc interdits. Ce sont des "détritus", des "virus". Je trouve que l'idée de départ est bonne. Un peu comme toutes les dystopies, ce roman commence avec un "et si ?". Et si les femmes se rebellaient ? 

En revanche, je pense qu'on passe un peu à côté de ce qui me parait le plus important : les problèmes de l'ancienne société et les solutions apportées par la société "féministe". Certes, on parle par exemple du chômage, qui disparaît avec l'éradication des hommes ou encore du fait que les filles peuvent s'habiller court sans risquer de se faire agresser, mais à côté de ça, le roman n'aborde pas réellement les problèmes auxquels cette révolution a permis de mettre fin. En fait, je crois que le problème majeur de ce roman est qu'il est beaucoup trop court. On a une impression d'inachevé, de précipitation, ne serait-ce que dans la relation entre Lyra (le personnage principal) et Loan (son "compagnon"). Lyra passe d'un stade où elle hait les hommes viscéralement à un stade où elle est prête à s'engager pour leur cause. 
Je nuance néanmoins ce point. C'est, à mon sens, la relation Lyra/Loan, qui va trop vite. Je ne pense pas que 3 visites d'une demi-heure avec quelqu'un permette réellement de tomber amoureux de la personne au point de la suivre n'importe où. En revanche, en ce qui concerne le ralliement de Lyra à la cause des hommes, je trouve que le cheminement de son engagement est assez bien démontré, puisque tout au long elle remet en cause l'attachement qu'elle ressent pour Loan, elle essaie de lutter (bien qu'assez peu à mon sens), elle hésite à rejoindre les "alliées" (les femmes qui se battent pour sauver les hommes)... Donc je pense que cette partie-là est assez développée. 

De plus, le point qui m'a dérangé est que cette nouvelle société qui idéalise la femme l'oblige à être féminine (pour prouver qu'on peut être féministe sans renier sa "nature de femme"), allant jusqu'à interdire les pantalons. Pourtant, les combinaisons en vinyle sont acceptées et Lyra porte même à un moment un mini-short... Donc, certes, le fait d'interdire les pantalons peut être une manière de montrer que cette nouvelle société n'est pas si parfaite, mais du coup, les combi et les mini-shorts rendent ça un peu incohérent.

J'ai aimé lire ce livre, je l'ai lu très rapidement, donc même s'il y a quelques "faiblesses", l'histoire est vraiment prenante, et puis c'est agréable de découvrir ce nouveau monde. D'ailleurs, un autre bon point, c'est que cette dystopie ne ressemble en rien aux autres dystopies qu'on a déjà pu lire (ou alors je n'ai pas lu les bonnes ahah ?). C'est donc d'autant plus agréable de se plonger dans un univers inconnu et qui n'a pas de saveur de "déjà vu". De plus, je trouve qu'il se dégage de cette histoire une certaine poésie. Peut-être à cause de Lyra qui me semble assez "candide" ou de Loan qui est un poète dans l'âme, ou encore de la manière innocente dont se construit leur relation...

En revanche, j'espère bien qu'il y aura une suite, vu la manière dont ce premier tome se termine !

Un autre bon point, c'est que ce livre fait réfléchir. J'aime les livres qui font réfléchir et qui peuvent nous faire "grandir" et ce livre est à ranger dans cette liste (un peu comme la plupart des dystopies en fait). En effet, on peut se demander jusqu'où on irait (par "on", j'entends les femmes, les féministes) pour l'égalité des hommes et des femmes ? S'arrêterait-on là ? Parce que dans Boys Out !, on commence quand même par la simple revendication de l'égalité des sexes pour finir sur une révolution où on extermine tous les hommes. Si c'est pas l'illustration la plus parfaite d'un génocide, ça ! Après, je ne remets pas en cause le combat des féministes, je suis tout à fait pour que les hommes et les femmes aient les mêmes droits, mais il n'empêche que ce livre fait réfléchir sur cette cause. Et si ?...